Sur les théâtres de crise, l’urgence semble toujours loin de la formation. A Bioforce pourtant, nous sommes convaincus qu’elle est précisément plus nécessaire que jamais pour augmenter qualitativement et quantitativement le niveau de réponse aux besoins : des dispositifs de formation continue des acteurs doivent être pensés et créés pour ces théâtres spécifiques, avec l’appui de partenaires sur place, comme nous le montrent les enquêtes que nous menons dans différents pays avec le concours des plateformes de coordination d’ONG.

Bioforce concentre son action dans le bassin du Lac Tchad, frappé par les conséquences de la présence de Boko Haram, où 8 millions de personnes sont au bord de la famine et 2,6 millions sont déplacées ou réfugiées, et en République centrafricaine où une crise politique majeure entraîne déplacements massifs de populations et violence extrême. A Bangui, N’Djaména et Niamey, nous avons proposé un dispositif de sessions courtes de formation en gestion de projet, gestion financière, management des ressources humaines, formation de formateur et logistique au profit des collaborateurs nationaux des organisations nationales et internationales mobilisées dans la réponse à ces crises majeures. Un dispositif qu’il aurait été impossible de mettre en oeuvre sans le soutien indispensable de nos partenaires opérationnels, l’Agence Centrafricaine pour la Formation Professionnelle et l’EmploiOxfam Niger et Action contre la Faim Tchad qui ont accueilli et assuré conjointement la bonne réalisation des formations, et Solidarités International Centrafrique qui en a assuré la sécurité.

Nous en étions convaincus, les chiffres nous le prouvent : le besoin est là ! En deux ans, nous avons pu former près de 500 acteurs nationaux (dont 372 en 2017). Pourtant, ils sont près de 3 fois plus à nous en avoir fait la demande, alors même que ces formations correspondent dans les faits à une démarche personnelle d’une très large majorité des participants. Un effort financier récompensé pour l’ensemble des participants qui déclarent avoir doublé leur niveau de compétences en fin de formation. En 2018, nous nous mobiliserons pour trouver les solutions d’un accès encore plus grand à la formation pour ces acteurs de première ligne. Il est temps que le développement des compétences de ceux qui se mobilisent pour les populations les plus fragiles soit mieux considéré et financé : #formersauvedesvies !

Les éléments clefs

NOMBRE DE BÉNÉFICIAIRES En 2016-2107, 495 Centrafricains, Nigériens et Tchadiens formés : 86% travaillent pour une organisation internationale (ONG, agence des Nations Unies…), 7.5% pour une organisation nationale ou communautaire, 6.5% pour le secteur public ou privé national.

PARTENAIRES OPÉRATIONNELS Agence Centrafricaine pour la Formation Professionnelle et l’Emploi, Oxfam Niger, Action contre la Faim Tchad